Un chantier ouvert au public

En 1848 débute le chantier de restauration de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne. L’édifice, construit du 13e au 16e s., menaçait ruine. 

Chantier ouvert au public

En 1848 débute le chantier de restauration de la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne. L’édifice, construit du 13e au 16e siècle, menaçait ruine. L’exposition « Un rêve néogothique, la cathédrale de Bayonne », ouverte jusqu’au 21 janvier 2014, invite à découvrir ce chantier.

Une série de portraits donne vie aux  acteurs  de ce sauvetage. Entre autres : Mgr François Lacroix, l’évêque influent ; Charles Laparade, le curé peu docile ; Jacques Taurin Lormand le banquier mystique et généreux ; un architecte inspiré : Emile Boeswillwald (très beau portrait peint par son ami Léon Bonnat).

Pour un premier aperçu de l’édifice tel qu’il était avant restauration, des dessins de l’architecte Baty, une aquarelle d’Henri Zo, des photographies… montrent la cathédrale au milieu du XIXe siècle, lorsqu’elle portait encore les marques de son intimité avec la vie de la cité : maisons adossées au chevet et au porche, baraquements construits au sein même du cloître qui avait servi de caserne aux soldats de l’Empire…

De ce cloître, on peut découvrir l’aile qui fut sacrifiée à la demande de l’évêque et du curé, pour édifier à la place une chapelle et la sacristie. Dessins et croquis permettent de voir les baies à remplage rayonnant de l’ancien cloître, les fenêtres romanes qui subsistaient côté sud en partie haute de la nef, la rosace de style flamboyant du transept… autant d’éléments qu’Emile Boeswillwald supprima au profit du style rayonnant qu’il appliqua à toutes les parties restaurées.

Quant au portail du XIVe siècle aujourd’hui enclos dans la sacristie, les photographies et croquis présentés suscitent de nombreuses interrogations quant à son installation à son emplacement actuel : tel un puzzle, il fut déplacé élément par élément, remonté dans un espace plus étroit, scindé en deux par le contrefort des voûtes de la sacristie, les sculptures furent restaurées par Geoffroy- Dechaume et sans doute ré-agencées.

A la fin du siècle, l’édifice fut doté de ses deux flèches, aujourd’hui emblématiques de l’édifice et de la ville. Cette étape est relatée par des dessins techniques (de Boeswillwald et de Louzier son successeur) et des photographies.

L’exposition fait la part belle aux dessins d’Emile Boeswillwald. Le talent de cet architecte-tailleur de pierre s’exprime aussi bien dans le dessin technique qu’artistique. C’est l’occasion (rare) d’admirer la rigueur d’un dessin de tourelle d’escalier, la fraîcheur et la grâce des motifs végétaux ayant servi de modèle aux peintures des absidioles, ou encore le trait puissant des dessins des gargouilles qui semblent animées par le souffle de Lucifer.

Cet itinéraire dans le chantier se complète par des photographies actuelles d’autres éléments de la restauration : clé de voûte aux armes de Mgr Lacroix, figures peintes dans les absidioles par Louis Steinheil ; stalles ; ciborium, ...

Pour mieux s’imprégner de l’époque, des textes de voyageurs de passage à Bayonne (Victor Hugo, Hyppolite Taine…) sont à l’écoute, sur une vidéo d’images de la cathédrale aujourd’hui.

 

E.3710.17

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