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Allégorie du mariage de Louis XIV
Allégorie du mariage de Louis XIV
Jean Nocret (Nancy, 1615 - Paris, 1672)
Huile sur toile
H. 220; l. 271 cm.
Vers 1660
Inv. 89.59.1
Salle 15
Cette peinture fait partie d’une commande passée en 1660-1664 par Monsieur, frère du roi Louis XIV, à son Premier peintre Jean Nocret pour réaliser plusieurs tableaux allégoriques destinés à décorer les intérieurs de son château de Saint-Cloud. Elle y était probablement marouflée sur l’un des plafonds.
La scène est une évocation du mariage royal scellé entre les royaumes de France et d’Espagne en 1660. L’union entre le jeune Louis XIV et sa cousine l’infante Marie-Thérèse, célébrée à l’église de Saint-Jean-de-Luz, est le point d’orgue du Traité des Pyrénées signé l’année précédente pour mettre fin à 24 ans de guerre entre les deux puissances.
L’artiste représente le guerrier monarque sur son char offrant, magnanime, la main à une Marie-Thérèse marchant les bras tendus dans une attitude quasi implorante, presque désobligeante pour l’infante du grand royaume voisin. La nouvelle reine de France est habillée à la française, avec une petite couronne fermée sur la tête. Elle a franchi à pied une Bidassoa magnifiée par de grandes falaises et des flots déchainés près de l’océan d’où émerge Neptune sur son char.
Amours et angelots entourant les personnes royales apportent leur lot de messages allégoriques. La gloire du combattant victorieux est illustrée par un premier angelot qui pose sur la tête de Louis XIV un casque et par un deuxième qui attache l’épée dans son fourreau. Un troisième, assis au bord du fleuve, essaie de poser sur sa propre tête un lourd casque qu’il peine à soulever. D’autres putti sont armés de flèches. Au fond, en partie caché par une cuirasse, un putto tend son arc à droite vers des trophées militaires en direction du fleuve.
Au premier plan un putto vise de son arc tendu un petit chien carlin qui pourrait symboliser la fidélité mise à mal par le roi de France dès son retour à Paris. Un autre archer, jeune garçon vêtu d’une tunique, vise le spectateur du tableau lui décochant une flèche d’amour.
Au-delà d’une allégorie au dieu Mars vaincu par l’Amour, il faut y voir la fragilité de la paix menacée par la violence d’un Neptune monté sur un char qui dirige furieusement des chevaux marins de son trident baissé.