Femmes basques après le bain
Femmes basques après le bain
Jules-Jacques Veyrassat (Paris, 1828 - 1893)
Huile sur toile
H. 155; l. 210 cm.
1870
Inv. D.2001.3.1
Salle 14
Deux jeunes femmes, l'une brune, l'autre blonde, se sèchent au soleil sur le sable d'une plage. L’une est allongée alors que l’autre, assise, natte ses longs cheveux encore humides ; sa blouse blanche dénouée découvre ses épaules. Des espadrilles à lacets bleus, laissées en désordre, attendent d’être chaussées.
Les deux baigneuses sont vêtues à l’identique : ample jupe, rouge bordée de noir pour l’une, rayée bleu et blanc pour l’autre, portée sur un jupon blanc ; blouse blanche complétée d’un gilet rouge pour la jeune fille blonde. Toutes deux portent des pendants d’oreille élégants ornés de perles. Un fichu rayé rouge, or et gris noué sur la nuque complète la tenue.
A l’arrière-plan, des personnages à peine esquissés se promènent sur le rivage et se baignent dans un océan calme, sans vague.
Dans le registre naturaliste qui est le sien, le peintre parisien Jules-Jacques Veyrassat (Paris, 1828-1893), fidèle observateur de la vie rurale, figure avec exactitude l’habillement des femmes basques du 19e s. Cette scène de genre traitée avec décontraction et simplicité suggère le naturel et le spontané. Elle est peinte au moment où le tourisme balnéaire prend pied sur la côte basque et particulièrement à Biarritz, à l’initiative du couple impérial Napoléon III et Eugénie de Montijo. Sous le Second Empire, le village de pêcheurs et d’agriculteurs se transforme en une petite cité à l’architecture éclectique, résolument tournée vers ses plages désormais dédiées aux bains de mer.
Présenté au Salon des Artistes Vivants en 1870, ce tableau est acheté par Napoléon III pour faire partie des dons de l'Empereur en province. Après la défaite de Sedan, le cartel du cadre est rectifié : le mot « empereur » est effacé pour indiquer qu'il s'agit désormais d'un don de l'Etat.