Soupière à décor de marine
Soupière à décor de marine
Manufacture Novion (Bayonne, Saint-Esprit)
Terre cuite, faïence
H. 14; l. 23 cm. - Ø : 19 cm.
Vers 1835
Inv. 2010.1.1
Don de la Société des Amis du Musée Basque en 2010
Salle 13
A la suite de la manufacture royale de Samadet, deux grands centres faïenciers se développent dans le bassin de l’Adour dès la fin du XVIIIe s. : Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax) et Saint-Esprit (Bayonne).
Leur production alimente le Pays Basque, le Béarn et le Gers à une époque où la faïence remplace peu à peu la vaisselle de terre et d’étain utilisée jusqu’alors dans les campagnes.
Cette petite soupière, rare par son décor, a pu être attribuée au tourneur Martin Julien et probablement au peintre biarrot Jacques Dufau, tous deux actifs à Saint-Esprit en 1835. En effet, en dépit de l’absence de signatures et malgré la mobilité des ouvriers faïenciers qui rendent l’attribution des pièces difficile, ce décor de marine est très semblable à celui d’une fontaine signée et datée, conservée dans une collection particulière.
La technique de peinture à la touche, d’inspiration lyonnaise, est typique des ateliers de Dax et Bayonne où elle fut introduite par le roannais Hector Larroque. Elle est déclinée ici dans un riche décor floral aux teintes vives, sur le couvercle dont la prise manque, et au revers avec un très beau bouquet à la rose et à l’œillet.
La scène de marine est inspirée des estampes qui reproduisent à la même époque les peintures de Joseph Vernet (1714-1789) ou Louis Garneray (1783-1857). Dans la veine du premier, le peintre a imaginé une vue de fantaisie pour représenter l’embouchure de l’Adour et l’entrée du port de Bayonne. Trois voiliers sont poussés par le vent du large sous un vol de mouettes. A gauche, une tour crénelée rappelle le port tout proche mais son aspect évoque davantage le fort de Socoa que la Tour des Signaux qui gardait la Barre de l’Adour.