Palette pour la chasse à la palombe
Bois taillé et peint
l. 22 cm ; L. 15,5 cm ; ép. 3,5 cm
Sare1940
Inv. n° D.47.27.3Dépôt du Musée National des Arts et Traditions Populaires
Salle 03
Cet objet a été acheté en 1947 par l’ethnologue basque José Miguel de Barandiarán à la demande de Georges-Henri Rivière, conservateur du Musée National des Arts et Traditions Populaires, pour être mis en dépôt au musée.
Il devait illustrer la chasse à la palombe telle qu’elle se pratique encore de nos jours dans les cols de la montagne basque.
De la fin du mois de septembre jusqu’à la mi-novembre, la migration des palombes (nom du pigeon ramier dans le Sud-Ouest) entraine le passage de milliers de vols au-dessus des Pyrénées, en route vers le sud. La chasse traditionnelle en Pays Basque se pratique au point de passage des cols, à l’aide de filets verticaux appelés pantières et selon un scénario défini.
Lorsqu’un vol approche, les chasseurs postés aux abords du col font claquer des chiffons blancs attachés à des perches (xatar) et poussent des cris pour effrayer les oiseaux et les diriger vers le fond de la vallée. Un second groupe, installé sur les hauteurs alentours ou sur des miradors, prend le relais et lance sous le vol des palettes en bois dont nous avons ici un exemple. Peint en blanc, ce disque muni d’une poignée pour faciliter le lancer est un leurre que les palombes confondent avec les rapaces –éperviers et autours- qui ont pour habitude d’attaquer les vols par-dessous. Pour se protéger, les oiseaux plongent d’instinct vers le sol et viennent se prendre dans les pantières tendues entre les arbres.
L’inscription « Sara 15-X-1940 / USO-IIZLARIEN / KARRUTA » qui figure sur l’objet donne une indication de date et de lieu d’utilisation (Sare, 15 octobre 1940) ainsi que la dénomination donnée par l'ancien propriétaire : karruta (palette), uso-iizlarien pouvant être traduit par « du chasseur de palombe ».