Broie à lin
Hêtre
h : 81 cm ; L : 153 cm
Labourd, 19e s.
Inv. n° 1214
Salle 14
Le lin, plante herbacée aux fleurs bleues et parfois blanches, est cultivé dans les vallées pyrénéennes depuis le Moyen-Âge. Sa tige fournit la fibre textile, obtenue après avoir supprimé la partie ligneuse de la plante.
Quand les tiges sont encore vertes, après la floraison, elles sont arrachées et non fauchées, puis mises en bottes. Pour dissoudre le liant qui maintient les fibres de la plante collées entre elles, les tiges sont immergées ou laissées à l’humidité des prés. Cette opération, appelée rouissage, dure plusieurs semaines. Les bottes sont ensuite séchées, à l’air libre ou au feu, avant d’être broyées : c’est le teillage qui consiste à briser l’écorce de la tige pour récupérer la fibre textile. L’instrument présenté ici est une broie à tiller. La partie supérieure mobile est pourvue de petits tranchants ; elle vient broyer les tiges de lin en se refermant, comme une mâchoire, sur la partie inférieure montée sur pieds.
Après plusieurs passages, ne reste des tiges qu’une filasse qui est grattée au couteau pour être débarrassée des derniers débris d’écorce. Le peigne à carder permet ensuite de dénouer et démêler à la main les fibres pour les isoler les unes des autres. Rassemblées en mèches, elles sont alors prêtes à être filées.
Le filage du lin ou de la laine, est une activité au long cours qui occupe les femmes de la maison, particulièrement les plus âgées, moins alertes pour aider aux travaux physiques. La quenouille est l’instrument le plus répandu. La fileuse place les fibres en petits paquets au sommet, parfois couvert d’un capuchon, et tire dessus progressivement en les roulant entre ses doigts pour obtenir un fil qu’elle enroule autour du fuseau.