Serpent d'église
Bois et cuir
l : 83 cm ; L : 41 cm
19e s.
Inv. n° 87.52.1
Salle 20
Instrument de musique de la famille des cuivres, le serpent est constitué de deux parties de bois évidées, collées et gainées de cuir noirci. Il est prolongé d’un bocal en laiton allongé et incurvé (ici manquant) au bout duquel vient s’emboiter une embouchure en corne ou en ivoire, similaire à celle du trombone.
Le serpent doit son nom à sa forme sinueuse qui répond avant tout à des questions pratiques : la longueur totale de l’instrument peut atteindre 2 m.
Apparu en France à la fin du 16e s., c’est un instrument utilisé lors des offices religieux en accompagnement des chœurs de plain-chant. Dans un registre proche de la voix de baryton, il renforce les basses et peut remplacer l’orgue partout où il n’y en a pas.
Il est d’usage courant jusqu’au milieu du 19e s. dans la plupart des paroisses françaises dont il est le principal instrument à l’église.
A partir du milieu du 18e s., le serpent commence à être utilisé pour la musique militaire. Il connait alors des évolutions techniques : sa forme change pour une meilleure prise en main et l’ajout de trous supplémentaires actionnés par des clefs permet de faciliter l’intonation et d’ajouter de la virtuosité à l’instrument.
Ce modèle-ci, incomplet et abimé, s’apparente au serpent d’église dans sa forme la plus ancienne et la plus simple. Il est percé de 6 trous, 3 pour chaque main et dépourvu de clefs. Probablement entré dans les collections du musée dès 1924, sa provenance et sa date sont inconnus.