Cafetière locomotive

Fabrication JB Toselli et Cie (Paris)


Porcelaine de Sévres, laiton et verre
h : 34 cm ; l : 33 cm ; L : 15 cm (locomotive)

 


h : 15 cm ; l : 25 cm ; L : 12,5 cm (chariot)

 

 


Paris, 1864


Inv. n° 2605

 

 


Salle 25

Cette cafetière décorée aux armes de Bayonne a été spécifiquement créée pour l’Exposition franco-espagnole de 1864. Son concepteur, Jean Baptiste Toselli, est un ancien officier du Génie de la République de Venise établi à Paris comme industriel et commerçant. Il est aussi l’inventeur de la glacière italienne brevetée en 1862, également présentée lors de l’exposition bayonnaise où elle obtint une médaille de bronze.

Les cafetières locomotives parvenues jusqu’à nous sont rares. Destinées à des amateurs fortunés, elles représentaient déjà à l’époque un objet de curiosité.

Au milieu du 19e s., la café est à la mode et le train, à la pointe de la modernité. L’alliance des deux est du dernier chic et la cafetière Toselli fait l’objet de nombreuses publicités de journaux.

Pour son fonctionnement, Toselli a adapté et perfectionné le système de la cafetière à bascule mis au point quelques années auparavant. La locomotive est constituée de deux compartiments distincts : la chaudière et la cheminée. Ils sont reliés par un tuyau en verre dont l’une des extrémités est équipée d’un filtre. Le café moulu est chargé par le couvercle de la cheminée. L’eau est versée à l’arrière, dans la chaudière, à travers le petit entonnoir refermé par un bouchon. Sous le châssis en laiton, le socle entre les roues accueillait un bruleur, petite lampe à esprit-de-vin munie d’un couvercle à ressort, ici manquant.

 

 

 

 

 

Lorsque l’eau commence à bouillir, la soupape placée sur la chaudière siffle. Il suffit de la fermer pour que l’eau remonte par le tuyau en verre et remplisse la cheminée en se mélangeant au café. Sous l’effet du transfert de poids et grâce à un système de bascule, la chaudière de la locomotive se soulève légèrement, libérant le couvercle du brûleur et provoquant son extinction instantanée. Le vide créé dans la chaudière refroidie aspire le café infusé, qui repasse par le tuyau de verre, tandis que le marc reste en dépôt autour du filtre au fond de la cheminée.

La boisson est délivrée par le robinet placé à l’avant de la locomotive et directement relié à la chaudière.

Le wagon arrimé à la locomotive faisait sans doute office d’élégante desserte pour les tasses et les cuillères, complétée par le coffret en porcelaine indépendant qui pouvait contenir le café.

La soupape placée sur la chaudière pour libérer la vapeur était une innovation dont l’avantage était de classer la cafetière Toselli parmi les « inexplosives », les accidents dus à l’explosion des cafetières n’étant pas rares à l’époque.

Sur la table d’un salon bourgeois, l’arrivée de ce petit train en porcelaine sifflant et crachant un nuage de vapeur agrémentait l’heure du café d'un spectacle divertissant.